Morane Saulnier MS 181

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Descriptif historique et technique

Dans le milieu des années 1920, la firme Morane-Saulnier était réputée pour ses chasseurs monoplans parasol, qui s’illustrèrent brillement lors de la Première Guerre Mondiale. Dans la même veine fût conçu un petit monoplace de voltige : le Morane-Saulnier MS180.

Morane Saulnier MS 18 immatriculé F-AIYH

Ce petit monoplan parasol était équipé d’un moteur 9-cylindre en étoile Salmson 9Ad de 3 litres de cylindrée, refroidi par air, et développant 40cv à 2000tr/min. D’une construction similaire aux autres appareils de la marque, mêlant le bois et le métal, le MS180 inaugura de nouvelles technologies telles que le train d’atterrissage sans essieu et le réservoir d’essence largable en cas d’urgence. Ce réservoir conférait à l’avion une autonomie de 3h à pleine puissance du moteur.

Son aile en flèche de type « parasol », composée de deux demi ailes, est positionnée au dessus du fuselage et reliée à celui-ci par une cabane en tubes d’acier. Chaque demi aile est, de plus, haubanée rigidement par une paire de mâts en duralumin. Le profil d’aile est de type semi-épais. Autostable et à double courbure, il est constant tout au long de l’envergure de l’aile, sauf aux extrémités où la réduction de son épaisseur forme la saumon. L’aile mesure 9m d’envergure pour une profondeur de 1,55m. La structure de l’aile, à l’image de l’avion, est mixte, alliant un longeron en duralumin à des nervures en bois. L’aile est finalement recouverte de toile de lin dont la teinte de l’enduit de tension en donne la couleur souhaitée.

Son fuselage est composé d’une charpente formée de quatre longerons de frêne et de spruce reliés à l’avant par deux cadres en duralumin. Derrière ses deux cadres, les longerons sont séparés par des montants et traverses en spruce croisillonés par des cordes à piano, conférant au fuselage sa rigidité. Le tout est recouvert de toile, sauf pour la partie avant, carénée en duralumin.

Les commandes de vol sont standards, composées d’ailerons, d’une gouverne de profondeur et d’une gouverne de direction. Ces trois surfaces mobiles sont construites de la même façon. Il s’agit d’une structure en métal léger recouverte de toile. Elles ne sont également pas compensées. Les empennages vertical et horizontal sont reliés entre-eux à l’aide de huit haubans profilés en acier haute résistance. Ces surfaces sont commandées, depuis le poste de pilotage par un manche à balais et des palonniers. Les ordres du pilote sont transmis :

    • aux ailerons par commandes rigides composées de tube en métal léger montés sur roulements et articulés par des rotules
  • aux gouvernes de profondeur et de direction par commandes souples composées de câbles dont le cheminement est réalisé à l’aide de poulis.

Les ailerons mesurent 2m de long pour 40cm de profondeur, l’empennage horizontal 2,60m d’envergure. L’incidence de l’empennage horizontal est réglable au sol.

Le train d’atterrissage, de type « classique », comporte un atterrisseur principale à amortissement oléo-pneumatique, et un atterrisseur secondaire prenant la forme d’une béquille amortie par sandows. L’atterrisseur principal reprend les caractéristiques propres à tous les avions Morane-Saulnier de l’époque. Sans essieu, chaque demi-train se compose d’un V articulé au bas du fuselage sur les mêmes ferrures que le haubannage de la voilure, et d’une jambe élastique qui vient s’attacher sur le mât avant. Le dispositif amortisseur est composé d’anneaux de sandows enfermés dans un caisson en duralumin.

Le prototype du MS180, immatriculé F-AIYH, effectua sont premier vol en 1929. L’avion se révéla lourd, peu fin et pas assez puissant pour assurer la mission pour laquelle il avait été conçu. Sur les recommandations de son pilote d’essai, Michel Détroyat, la firme Morane-Saulnier effectua quelques modifications mineures mais se révélant d’une efficacité redoutable :

    • le moteur Salmson 9Ad de 40cv fût remplacé par un Salmson 5Ac de 60cv,
    • le réservoir largable situé en bas du fuselage laissa place à un réservoir fixe situé dans la partie haute du fuselage, derrière le tableau de bord,
  • les amortisseurs à sandows furent remplacés par une toute nouvelle technologie à l’époque : les amortisseurs oléo-pneumatiques développés par la société Messie

Cet avion modifié pris la désignation de MS181. Plus fin, plus puissant et plus léger, cette avionette se révéla une excellente machine de voltige, à tel point que le prototype fût conservé à l’usine pour Michel Détroyat. Le « Grand », tel était son surnom, appelait cet avionnette son Violon d’Ingres. Il se plaisait à voler sur le MS181 entre deux essais de machines modernes lourdes et rapides. 15 exemplaires de cet appareil furent produits dont seul un reste aujourd’hui en état de vol, conservé au sein de notre association. Le hasard veut que cet appareil soit le F-AIYH.

Après la seconde guerre mondiale, il fût ré-immatriculé F-PKFX car ré-équipé d’un moteur Franklin, les pièces des moteurs Salmson étant, déjà à l’époque, rares.  Il fût ensuite racheté par Jean Salis dans les années 1970 et revendu à un américain avec son moteur d’origine, le Salmson 5Ac. Ce dernier fit don de l’avionnette au musée de l’EAA à Oshkosh.

Cet avion à l’histoire peu banale est aujourd’hui de retour en France au Cercle des Machines Volantes où il a subit une restauration. Aujourd’hui en état de vol, vous pourrez l’admirer lors de notre meeting annuel.

Caractéristiques

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