Le Cercle des Machines Volantes (CMV) s’est lancé en 2015 dans un projet de grande envergure consistant à reconstruire à l’identique un avion piloté par des pilotes légendaires, tels que Saint Exupéry, Mermoz où Guillaumet, le long de la ligne aéropostale à partir de 1929 : le mythique Latécoère 28.

Considéré comme le meilleur avion commercial moderne de sa génération, c’est à son bord que furent parcourus des milliers de kilomètres de manière régulière entre la France et l’Amérique du sud en transportant courrier et passagers. En 1930, cet avion était détenteur de 21 records français sur 25 et de 12 records du monde sur 32. C’est un vol réalisé en Argentine avec cet appareil dont l’épopée nous est contée dans le célèbre livre « Vol de nuit » d’Antoine de Saint Exupéry.
Avec le support de la Fondation Latécoère, le CMV a numérisé la liasse très complète de plans d’époque de l’avion et a commencé la modélisation 3D ainsi que la fabrication des premières pièces telles que le tableau de bord équipé de tous ses instruments d’origine. L’avion sera motorisé par un moteur V12 Hispano-Suiza, du même type que celui qui équipait alors la machine.
L’avion de 19,25 mètres d’envergure capable de transporter 8 passagers sur 1000 kilomètres à la vitesse de 220 km/h verra le jour grâce aux compétences diverses dont disposent les membres du CMV et avec l’aide des partenaires spécialisés dans différents domaines. En effet, parmi les nombreux partenaires du projet se trouvent des sociétés industrielles, universités et fondations, dont la Fondation Latécoère, l’Université de technologie de Compiègne, l’IUT de Cachan.

Aujourd’hui, nous partageons avec vous l’avancement de ce projet de taille !!

Nous avons reçu les gabarits qui vont nous permettre de faire les nervures tronquées. Ces nervures tronquées vont permettre de recevoir les ailerons pour diriger l’avion. Ces gabarits nous font gagner un temps précieux. En effet, ils nous permettent de mettre en position les différentes languettes en bois de Spruce, auxquelles nous appliqueront de la colle spéciale, et le tout sera maintenu en place par un système directement fixé sur le gabarit.

 

Nous voyons ici la taille de ces gabarits. Et dire qu’on ne parle que des nervures tronquées … les nervures entières font pas moins de 2.90 m !! Nous installons ensuite des vis qui maintiendrons les baguettes en place lors du collage.

Ici un exemple à échelle réduite du principe de gabarit que nous utilisons. Nous voyons bien les baguettes maintenues par plein de morceaux de bois tenus par les vis.

Et voilà ce que ça donne. Une nervure collée et une autre encore dans son moule, attendant sagement que la colle sèche.

Au final, ça nous de belles nervures. Chaque nervure est inspectée pour déceler un potentiel défaut au niveau du collage. Si c’est la cas, pas de panique !! On décolle est on recolle. Chaque nervure est tracée par un étalon de colle. Un étalon de colle est un échantillon de la colle qui a servi lors du collage des nervures, et qui sera testé indépendamment sur deux bouts de bois. L’étalon de colle sera soumis à un effort, et on regarde si c’est le bois qui se casse avant la colle ou non. Si c’est le cas, le collage est réussi, sinon, il faut recommencer.

Après le collage, il faut poncer les potentielles bavures de colles. Une fois la nervure complète, on y passe un enduit: « de la lasure ». Ce produit va empêcher l’humidité de pénétrer dans le bois, et protéger l’intégrité du matériaux.

Affaire à suivre ….